En France, la loi Hadopi me donne l'impression de vouloir adapter la demande à l'offre, et non l'inverse.
Certes créée pour lutter contre le vol de propriété intellectuelle, elle vient en même temps défendre une industrie qui s'est gavée sur le dos des consommateurs pendant des décennies et qui s'avère incapable de se restructurer face à l'évolution de la demande, ou pire encore, opposée à toute remise en question de ses principes de fonctionnement.
Les labels qui pleurent la chute des ventes de disques oublient de se réjouir des sommes amassées par le business inexistant il y a encore 10 ans des sonneries de téléphones portables.
Les artistes qui se plaignent de vendre moins d'albums ont trouvé là une justification de la hausse brutale des prix des billets de spectacles au cours des dernières années, sans pour autant voir le prix des CD baisser, ratiboisant de plus belle les fans loyaux qui achètent disques et billets de concert.
La semaine dernière, ma moitié et moi nous sommes rendus dans un grand magasin d'objets culturels agitateur d'idées.
Nous y avons trouvé une grande sélection d'albums à 7 € pièce, ou 20 € les 4 et avons acquis les CD suivants :
James Brown - Live At The Appolo,
Johnny Cash - Live At Folsom (version remastérisée/augmentée),
ZZ TOP - Tres Hombres (version remastérisée/augmentée)
un best of d'Ennio Morricone pour Madame.
Pour 20 euros, nous rentrâmes donc avec 4 CD, dans leurs boîtiers, avec des livrets pour certains richement illustrées et fort informatifs.
Par curiosité, je suis ensuite allé sur le site Aïe-Thunes ainsi que sur la page téléchargement du magasin où j'ai acquis les CD.
Voici les prix pour le téléchargement légal de ces albums :
J. Cash : 6.99 € ou 9.99 €
J. Brown : 6.99 € ou 9.99 €
ZZ Top : 9.99 € chez les 2 vendeurs
Des prix systématiquement plus élevés puisqu'il me faut ajouter le coût d'un CD vierge pour stocker une copie de sauvegarde et que je n'ai pas les livrets.
Comment s'étonner que le téléchargement légal ne décolle pas en France ?
En payant 20 euros pour 4 CD, j'ai fourni du travail à de nombreux techniciens, magasiniers, chauffeurs, logisticiens, et à une caissière.
J'ai également contribué au réchauffement climatique : transport de la matières premières vers les usines/imprimeries, puis ré-acheminement vers des entrepôts puis des magasins.
Malgré tout ça, pourquoi dois-je payer plus cher pour un misérable lot de fichiers encodés en un clic par une seule personne et mis à disposition sur un serveur sans aucun service ou avantage additionnel ?
A prix égal, je préfère de loin le meilleur rapport qualité prix : le support physique.
En Grande-Bretagne, Virgin ( le fournisseur d'accès internet) a signé un protocole visant à proposer pour le prix de 2 albums achetés ( +/- 30 € par mois) un abonnement permettant le téléchargement libre de musique à piocher dans l'intégralité du catalogue Universal.
Les morceaux téléchargés restent propriété de l'acheteur, même en cas de désabonnement ultérieur au service.
Virgin poursuit les négociations visant à intégrer les catalogues EMI, Sony et autres à cette offre qui me semble tout à fait prometteuse.
Pour la première fois, la licence globale semble pointer le bout de son nez pas trop loin de chez nous, même si tout est loin d'être gagné.
Souhaitons à Virgin de parvenir à créer un précédent duplicable chez nous.
Espérons aussi que l'offre légale de musique dématérialisée cesse de prendre le consommateur pour le dindon de la farce. Un morceau nu doit valoir bien moins qu'un morceau sur support physique. Un album vendu à 7 € physiquement ne devrait pas coûter plus de 4 € virtuellement.
Il serait temps de tirer des leçons du passé, faute de quoi la technologie trouvera à nouveau un moyen de contourner la loi.
On court après les nouveaux produits dopants dans le sport, on risque de courir après les nouvelles technologies dans le domaine de la culture.
Recréer la demande avec des pratiques commerciales plus équitables sera plus constructif que la contrainte, car la baisse des téléchargements illégaux ne signifiera pas forcément la remontée des ventes.
Certes créée pour lutter contre le vol de propriété intellectuelle, elle vient en même temps défendre une industrie qui s'est gavée sur le dos des consommateurs pendant des décennies et qui s'avère incapable de se restructurer face à l'évolution de la demande, ou pire encore, opposée à toute remise en question de ses principes de fonctionnement.
Les labels qui pleurent la chute des ventes de disques oublient de se réjouir des sommes amassées par le business inexistant il y a encore 10 ans des sonneries de téléphones portables.
Les artistes qui se plaignent de vendre moins d'albums ont trouvé là une justification de la hausse brutale des prix des billets de spectacles au cours des dernières années, sans pour autant voir le prix des CD baisser, ratiboisant de plus belle les fans loyaux qui achètent disques et billets de concert.
La semaine dernière, ma moitié et moi nous sommes rendus dans un grand magasin d'objets culturels agitateur d'idées.
Nous y avons trouvé une grande sélection d'albums à 7 € pièce, ou 20 € les 4 et avons acquis les CD suivants :
James Brown - Live At The Appolo,
Johnny Cash - Live At Folsom (version remastérisée/augmentée),
ZZ TOP - Tres Hombres (version remastérisée/augmentée)
un best of d'Ennio Morricone pour Madame.
Pour 20 euros, nous rentrâmes donc avec 4 CD, dans leurs boîtiers, avec des livrets pour certains richement illustrées et fort informatifs.
Par curiosité, je suis ensuite allé sur le site Aïe-Thunes ainsi que sur la page téléchargement du magasin où j'ai acquis les CD.
Voici les prix pour le téléchargement légal de ces albums :
J. Cash : 6.99 € ou 9.99 €
J. Brown : 6.99 € ou 9.99 €
ZZ Top : 9.99 € chez les 2 vendeurs
Des prix systématiquement plus élevés puisqu'il me faut ajouter le coût d'un CD vierge pour stocker une copie de sauvegarde et que je n'ai pas les livrets.
Comment s'étonner que le téléchargement légal ne décolle pas en France ?
En payant 20 euros pour 4 CD, j'ai fourni du travail à de nombreux techniciens, magasiniers, chauffeurs, logisticiens, et à une caissière.
J'ai également contribué au réchauffement climatique : transport de la matières premières vers les usines/imprimeries, puis ré-acheminement vers des entrepôts puis des magasins.
Malgré tout ça, pourquoi dois-je payer plus cher pour un misérable lot de fichiers encodés en un clic par une seule personne et mis à disposition sur un serveur sans aucun service ou avantage additionnel ?
A prix égal, je préfère de loin le meilleur rapport qualité prix : le support physique.
En Grande-Bretagne, Virgin ( le fournisseur d'accès internet) a signé un protocole visant à proposer pour le prix de 2 albums achetés ( +/- 30 € par mois) un abonnement permettant le téléchargement libre de musique à piocher dans l'intégralité du catalogue Universal.
Les morceaux téléchargés restent propriété de l'acheteur, même en cas de désabonnement ultérieur au service.
Virgin poursuit les négociations visant à intégrer les catalogues EMI, Sony et autres à cette offre qui me semble tout à fait prometteuse.
Pour la première fois, la licence globale semble pointer le bout de son nez pas trop loin de chez nous, même si tout est loin d'être gagné.
Souhaitons à Virgin de parvenir à créer un précédent duplicable chez nous.
Espérons aussi que l'offre légale de musique dématérialisée cesse de prendre le consommateur pour le dindon de la farce. Un morceau nu doit valoir bien moins qu'un morceau sur support physique. Un album vendu à 7 € physiquement ne devrait pas coûter plus de 4 € virtuellement.
Il serait temps de tirer des leçons du passé, faute de quoi la technologie trouvera à nouveau un moyen de contourner la loi.
On court après les nouveaux produits dopants dans le sport, on risque de courir après les nouvelles technologies dans le domaine de la culture.
Recréer la demande avec des pratiques commerciales plus équitables sera plus constructif que la contrainte, car la baisse des téléchargements illégaux ne signifiera pas forcément la remontée des ventes.
En attendant, allez chez vos disquaires, ou commandez les vrais disques en ligne, ça ne coûte pas plus cher, et ça aide à sauver des emplois près de chez vous.
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