Le feuilleton de décembre : Satriani vs. Coldplay

Depuis une semaine, la guerre que se livrent Coldplay et Joe Satriani qui considère à juste titre que Viva La Vida ressemble comme deux gouttes d'eau à l'un de ses titres accapare le net et la presse musicale anglo-saxonne. Joe Satriani déclare avoir été contraint de porter plainte devant le mutisme de Coldplay lorsqu'il tenta de prendre contact avec eux.

S'il est très probable que ce plagiat soit involontaire, il est impossible de nier la ressemblance entre les deux chansons (cf vidéo postée dans ce blog la semaine dernière).

Un air qui trotte dans la tête, dont on ne sait pas bien d'où il sort et dont on fait une chanson, ça arrive à des gens très bien, mais quand bien même la copie volontaire n'est pas avérée, un dédommagement est quasi-systématiquement accordé à l'artiste ayant composé l'air en premier.

Voici deux façons de traiter ce genre de problème :

1. Anybody Seen My Baby, des Rolling stones, parue en 1997.
La légende veut qu'une fille d'un des Rolling Stones ait dit à son papa adoré à l'écoute de la chanson qu'elle ressemblait fortement à Constant Craving, de KD Lang. Y a-t-il eu procès ?
Que nenni, le groupe ayant très intelligemment vérifié l'info AVANT la parution de l'album, et ajouté les compositeurs KD Lang et Ben Mink aux traditionnels Jagger/Richards.
Résultat : au moment de la sortie de l'album, KD Lang s'est simplement déclarée honorée et flattée d'être créditée sur un album des Rolling Stones.

2. Wanna Be Startin' Something de Michael Jackson.

Ce titre paru sur Thriller fait donc partie des morceaux les plus vendus dans l'histoire du disque.

Manu DiBango qui avait sorti en 1973 une chanson intitulée Soul Makossa très ressemblante avait dû porter plainte pour parvenir à un arrangement financier avec Michael Jackson.

Quand on sait que Rihanna a elle aussi samplé le même titre, on comprend que Monsieur DiBango ait une nouvelle fois porté plainte, surtout lorsque l'on se rend compte que c'est son sample qui donne à chaque fois toute sa personnalité à la chanson.

La chose la plus intelligente à faire pour Coldplay aurait été de reconnaître une ressemblance involontaire et de s'arranger pour co-créditer Joe Satriani.

Cela nous aurait moins occupé en ce triste hiver, mais ça se serait fini de la même manière : avec de belles étrennes pour Monsieur Satriani.