vendredi 20 novembre 2015

Zoom sur... Rolling Stones - Live in Leeds 1982


Leeds, 25 juillet 1982, dernière date de la tournée 1982 des Rolling Stones. Environ 80.000 fans ont fait le déplacement pour constituer le public le plus fourni de la tournée.
A la fin de ce concert, les fans du groupe vont entamer sans le savoir un septennat de vaches maigres, rythmé par des parutions discographiques inégales et par une absence de tournées.

En ce dimanche estival à Leeds, Ian Stewart, le 6e Stone depuis les débuts du groupe, celui qui accepta de rejoindre l'ombre pour mettre en lumière ses copains sous la pression d'Andrew Loog Oldham, l'ami toujours fidèle au poste, monte pour la dernière fois sur scène avec ses copains pour marteler sur le clavier de son piano le boogie woogie qu'il aimait tant.

Ce concert, capté 7 mois après celui de Hampton pourrait à première vue paraître incongru dans la liste des parutions de la série From The Vault. Il n'en est rien.

Outre la dimension affective due à Stu, ce concert montre un groupe fatigué par ses tournées récentes mais heureux de jouer ensemble et probablement aussi heureux de pouvoir faire un break à l'issue d'un dernier sprint. C'est bien de cela qu'il s'agit ici : un concert mené tambour battant avec toute l'énergie que l'on peut mettre lorsque l'on se sait proche du but.

Bobby Keys, évincé en pleine tournée européenne de 1973 et qui avait réintégré le groupe sur la pointe des pieds en 1981, est pleinement de retour, aux côtés de Gene Barge, le remplaçant d'Ernie Watts. Grâce à eux, certains morceaux sont transfigurés et malgré une set list quasi identique, la prestation des Rolling Stones à Leeds s'avère très différente de celle d'Hampton.

Neighbours est plus énergique que jamais et Ronnie Wood est en feu, tout comme il le sera sur Black Limousine et durant l'ensemble du concert.
You Can't Always get What You Want bénéficie ici d'un intro avec saxo empreinte d'une teinte soul très agréable et Ronnie y assure un solo de guitare magnifique et inspiré, à la croisée de son style habituel et de celui de Mick Taylor.
Hang Fire profite aussi d'une présence de sax plus importante que lors du US Tour 1981.
Lorsque le groupe entame la dernière ligne droite, les choses s’accélèrent vraiment: Brown Sugar, Jumping Jack Flash et Satisfaction sont conduites à un train d'enfer par Keith Richards pour un final d'anthologie.

Sur le plan des images, ce concert n'a rien à voir non plus avec son concurrent direct.
Filmé en plein jour et en plein air, ce concert est capté essentiellement en gros plans sur chaque membre du groupe. En effet, les images proviennent des caméras utilisées pour diffuser des images sur l'écran géant qui se situait au dessus de la scène. Le travail de réalisation, moins abouti qu'à l'accoutumée, est parfois amusant, avec des plans de Charlie le visage caché par ses cymbales, mais le tout apporte du changement dans la façon de voir les Stones en concert. La qualité d'image est irréprochable et le format 4:3 natif a été préservé comme à l'accoutumée dans la série.



Ce Live In Leeds vient donc clôturer en beauté un premier lot de 5 parutions dans le cadre de la série From The Vault. Son côté inédit (en termes d'images) et ses qualités intrinsèques devraient lui assurer un intérêt certain et un succès commercial qui incitera le groupe à ouvrir encore davantage les portes de ses coffres dans les mois et années à venir...

7 commentaires:

Michel a dit…

Une lecture qui fait envie ! J'essaye de le trouver pour passer un bon samedi soir au chaud avec mon groupe préféré sur la télé

Profane a dit…

Bonjour. Je profite de votre blog pour vous demander conseil. Je souhaite offrir un CD des Rolling Stones de la série From The Vault à un amateur: quel est le meilleur (ou les deux meilleurs) pour ce qui est de la musique elle-même? Merci.

Doc a dit…

Bonsoir. Un amateur qui n'aurait aucune des parutions de la série ? Dans ce cas je recommanderais des valeurs sûres : Tokyo 1990 et hampton 1981. Des concerts parfaitement filmés et interprétés avec des set lists complémentaires.
Si l'amateur en question est un peu plus "connaisseur" je dirais Marquee 71 et Leeds 82

Profane a dit…

Merci. Je vais suivre vos conseils, et opter pour Tokyo 90 et Hampton 81.

Marco a dit…

Même si en termes musicaux Leeds est meilleur que Hampton ce dernier est plus agréable à regarder ( avec Keith vs un fan vers la fin !)

Stew a dit…

Salut amis stoniens.


Concernant la partie CD (de la version 2cd+DVD) (je parle du LEEDS 82 ), il me semble qu'il n'y a aucune différence au niveau sonore avec celui sorti en novembre 2012 ???

(je veux parler des 2 cd)












Oleaster a dit…

J'aime bien ce Live in Leeds 1982. Des gros plans certes, mais en 81 ils semblaient perdus dans les stades américains et refroidis par les panoramiques D'Hal Ashby...
Là, on a témoignage de ce qu'ils croyaient être à l'époque et ils ne sont pas loin de leur vérité : des punks quarantenaires, encore jeunes donc, risquant des morceaux récents en quantité et animés d'une fougue directe, sportive, sans fard.
En 1982, ils avaient encore des griffes et du charbon dans les yeux,on ne voyait pas Keith et Ron rigoler complaisamment comme deux pochards.
Le résultat est un concert hyper-tendu, sans doute pas céleste (ça fait déjà 8 ans que Taylor est parti), mais viril et rocailleux, avec juste des coulées de cuivre pour lier la sauce. Et ça prend, ça défonce la concurrence, avec du gros son en plus.
Souvenir personnel : j'étais au concert de Gerland un mois avant et j'avais aimé ces Stones-là, meilleurs que George Thorogood et le J Geils Band, qui avaient pourtant mis le feu au stade en première partie.
Mais voilà : les Stones, c'était AUTRE CHOSE. Affaire pliée dès les premiers accords d'Under My Thumb.
J'avais envie de revoir ces Pierres à nu et je me demandais quand et comment. C'est fait (sauf le collant dentifrice de Mick, définitivement plus sexy à Lyon).